Vegan Makeup : aux origines étaient les ingrédients issus de l’animal

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Chose promise, chose due. On entend de plus en plus parler du mouvement Vegan en France. Les Vegan ou végétaliens en français dans le texte, sont des personnes faisant le choix d’exclure de leur alimentation tout ce qui est issu de l’animal. Bien entendu, la viande, le poisson, mais aussi les oeufs, le beurre, le lait. Souvent forme de militantisme, le mouvement Vegan se veut défenseur des animaux et en refuse toute forme d’exploitation. Ainsi, les personnes adeptes refusent également le cuir dans la mode textile, les ingrédients à base de protéines animales… Le mouvement, qui tend à se démocratiser en France au même titre que le mouvement végétarien, est beaucoup plus connu et mieux accepté dans d’autres pays européens, comme les pays du nord, dans lesquels les magasins se sont pourvus de nombreux substituts afin de satisfaire cette clientèle exigente.

Le but de mon billet n’est pas de porter de jugement mais plutôt d’expliquer, et autant que faire se peut, de décrypter ce qui se cache derrière quelque chose d’assez nouveau: le maquillage VEGAN. Au premier épisode aujourd’hui: pourquoi notre maquillage traditionnel n’est-il PAS Vegan.

Vous n’êtes pas sans savoir que bons nombres d’ingrédients utilisés afin de formuler des cosmétiques sont issus de l’animal.
Le plus connu est le carmin, un colorant rouge destiné aux industries textile, alimentaire et cosmétique. On tire le carmin ou rouge cochenille, colorant naturel, en broyant le Dactylopius Coccus, une cochenille vivant en Amérique du Sud. Le Pérou en est d’ailleurs le premier producteur (http://www.sciencepresse.qc.ca/). Les chenilles femelles sont récoltées sur les figues de Barbarie, avant d’être séchées au soleil. On ébouillante ensuite les insectes puis on filtre la préparation pour récupérer les résidus carmins ainsi formés. Tout en étant naturelle, la couleur ainsi obtenue pose quelques problèmes d’éthique vis-à-vis des animaux, et beaucoup de marques de produits naturels ont également bani l’usage du carmin.

Le carmin n’est cependant pas le seul produit d’origine animale existant en cosmétique. On citera pèle-mèle dans une liste non exhaustive la lanoline, certains acides et alcool oléiques ou encore la cire d’abeille.
Avez-vous déjà frotté énergiquement un mouton? Je vous rassure, moi non plus. Mais on peut supposer que si le faites, vous aurez les mains grasses d’un gras produit naturellement par les cellules cébacées du mouton. En se mélangeant à la laine, cette graisse permet à l’animal une meilleure isolation du froid. Lorsque l’on récolte la laine du mouton, on récupère cette substance qui est à l’origine de plusieurs produits dérivés aux propriétés émulsifiantes et émollientes. C’est la lanoline et ses dérivés. La lanoline est un produit vraiment complexe, il comprend de nombreux esters, en général 97% du poids du produit, et des acides de lanoline, des alcools de lanoline… On en trouve des substituts végétaux proposés par les entreprises, par exemple à base de tournesol.

Les acides et alcools oléiques sont un parfait example de la complexité des matières premières cosmétiques. L’acide oléique est un acide gras avec une chaine composée de pas moins de 18 atomes de carbone. Son nom vient de l’huile d’olive, qui en comprend entre 55% et 80%. Mais on le retrouve également dans le saindoux, les graisses de canard, de mouton, de boeuf, avec une plus ou moins grande concentration. En lisant sur une étiquette la simple mention en anglais « Oleyl Alcohol », et bien on peut en déduire… Euh… Pas grand chose en fait. On ne sait rien de cette molécule, de son origine qui peut être très diverse.

Terminons avec la cire d’abeille. Cet ingrédient est utilisé comme une cire conventionnelle, c’est à dire pour durcir le produit proposé, par exemple les baumes à lèvres. La petite spécificité de la cire d’abeille tient peut-être à son pouvoir de dispersion des colorants. En tout cas, qu’elle soit jaune ou blanche, elle aussi est issue de l’animal.

Source: abeilles.apiculture.free.fr

Source: abeilles.apiculture.free.fr

Bien entendu, cette liste n’est pas exhaustive, je vous épargne les graisses de baleine riches en collagène qui étaient utilisées par le passé dans l’industrie cosmétique. Quoiqu’il en soit, vous le comprendrez, se maquiller pour l’ami Vegan n’est pas une mince affaire. Mais ce que je tiens à souligner, car j’aimerais que l’on arrête de prendre les gens pour des débiles, c’est que VEGAN ne signifie PAS naturel. Et que NATUREL ne signifie PAS VEGAN. La lanoline est particulièrement naturelle, elle n’a rien de VEGAN. Mais qu’en est-il des marques qui utilisent l’outil marketing du VEGAN? Sont-elles pour autant naturelles?

Je vous propose de découvrir cela lors du prochain billet. Comme une petite maline que je suis, j’ai préféré découper l’article, qui je pense sera trop long pour un format billet de blog. Est-ce que vous pensez que c’est judicieux? Merci.

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